Il y a des questions qu’on me pose souvent :
« Tu préfères le Pays d’Auge ou l’Alsace du Nord ? »
« Et si tu devais choisir ? »
Ma réponse est toujours la même : je ne choisis pas — je compare, je relie, j’observe. Parce que ces deux régions ont forgé en moi deux sensibilités, deux attachements profonds, et que les opposer serait passer à côté de leur richesse.
Deux visages de la France rurale
Le Pays d’Auge, c’est la Normandie de carte postale. Des vallons doux, des pommiers en fleurs, des haras prestigieux, et ces villages au charme simple comme Beuvron-en-Auge ou Cambremer. On y respire le cidre doux, les vieux colombiers, et la campagne paisible. L’air y est humide, enveloppant, comme un plaid un soir d’automne.
L’Alsace du Nord, elle, est plus affirmée, plus structurée. Les maisons sont fières, colorées, bordées de géraniums. Ici, les traditions sont fortes, portées haut, transmises avec rigueur et passion. La nature y est plus dense, entre les forêts profondes de Haguenau, les collines du Parc des Vosges du Nord et les villages pleins de caractère comme Hunspach ou Seebach.
Les différences qui rassemblent
Ce que j’aime dans le Pays d’Auge, c’est cette douceur, ce rythme lent, cette campagne qui semble hors du temps. C’est une région qui apaise, qui cajole.
Ce que j’aime dans l’Alsace du Nord, c’est l’énergie discrète mais puissante, la précision des gestes, l’exigence dans la transmission des savoir-faire. Ici, les saisons sont marquées, les paysages changent, les fêtes rythment l’année.
Là-bas, on partage un plateau de fromages ; ici, une flammekueche bien chaude.
Là-bas, c’est la lenteur d’une promenade entre bocages ; ici, la vivacité d’un marché alsacien.
Et au fond…
Ce qui me touche dans ces deux régions, c’est leur authenticité, leur lien fort avec la terre et la mémoire, et leur goût des choses vraies. Ce ne sont pas des territoires qui crient ou se vendent. Ce sont des terres qui se vivent, qui se méritent, qui vous adoptent si vous prenez le temps.
Alors non, je ne choisirai pas entre le Pays d’Auge et l’Alsace du Nord.
Je me sens à cheval entre deux mondes, deux cultures rurales, deux visions de la France que j’aime profondément.
Et si vous ne les connaissez pas encore… prenez le temps. L’un comme l’autre mérite qu’on s’y attarde.
