Silhouette d'une personne debout seule dans une ville de nuit, éclairée par des lumières colorées

Jakarta : une des villes les plus dangereuses du monde pour la violence urbaine

Lorsque je voyage à travers le monde pour conseiller les voyageurs sur la sécurité, certaines destinations méritent une attention particulière. Jakarta fait incontestablement partie de ces lieux où la violence urbaine s’exprime sous diverses formes. Une ville qui, paradoxalement, avait été conçue comme un espace de civilisation mais s’est transformée en théâtre d’insécurité quotidienne.

L’Asie à la peine : Jakarta dans le classement mondial des villes dangereuses

Selon une étude approfondie menée par la fondation Thomson Reuters, Jakarta se positionne à la 9ème place des mégapoles les plus dangereuses pour les femmes. Ce classement inquiétant s’établit sur quatre critères essentiels : les violences sexuelles, l’accès à la santé, les pratiques culturelles et les opportunités économiques. Je constate que plusieurs métropoles asiatiques figurent dans ce triste palmarès, avec New Delhi en 4ème position et Dhaka au 7ème rang.

Cette réalité contraste fortement avec les villes considérées comme les plus sûres dans cette même étude : Londres (19ème), Tokyo (18ème) et Paris (17ème). Le problème de sécurité urbaine à Jakarta s’inscrit dans une problématique plus large touchant de nombreuses mégapoles d’Asie du Sud et du Sud-Est, révélant des défis similaires à ceux que l’on peut rencontrer dans certains pays instables comme l’Irak.

Plongée dans l’insécurité quotidienne à Jakarta

La capitale indonésienne est marquée par un sentiment d’insécurité palpable. Je l’ai ressenti lors de mes visites : émeutes sporadiques, délinquance commune et criminalité organisée rythment malheureusement la vie des Jakartanais. Les affrontements entre habitants ou entre lycéens ne sont pas rares, créant un climat de crainte permanent.

Ce qui m’a particulièrement frappé à Jakarta, c’est le décalage flagrant entre les mécanismes de régulation officiels et informels. Le rôle central du caïd dans certains quartiers illustre parfaitement cette situation ambiguë : les autorités peinent à maintenir le contrôle face à des enjeux territoriaux complexes impliquant différents groupes de population. La rue devient alors un espace où s’expriment ces tensions, particulièrement la nuit.

Le danger spécifique des transports publics

Si vous êtes une femme voyageant à Jakarta, je vous recommande une vigilance accrue dans les transports en commun. La capitale indonésienne occupe la 5ème position mondiale des réseaux de transport public les plus dangereux pour les femmes. Cette situation alarmante n’est pas isolée en Asie : Bangkok se classe 8ème, tandis que Tokyo, malgré sa réputation de sûreté, arrive en 4ème position pour le harcèlement physique.

Les grandes villes d’Amérique du Sud comme Mexico, Bogota et Lima dominent ce classement préoccupant. L’absence de réaction des autres passagers face aux agressions et le manque de confiance envers la police constituent des problèmes similaires à ceux observés en Thaïlande.

La violence urbaine, un phénomène mondial

En analysant les données disponibles, je constate que chaque pays compte généralement une ville concentrant davantage de problèmes sécuritaires. Le Caire occupe la première place des villes les plus dangereuses selon l’étude Thomson Reuters, suivie par Karachi et Kinshasa (ex-aequo en 2ème position).

Ces mégapoles dangereuses partagent plusieurs caractéristiques : surpopulation, inégalités socio-économiques, faiblesse institutionnelle et problèmes de corruption. Malgré ce tableau préoccupant, certaines initiatives locales tentent d’améliorer la situation, même si les résultats restent encore insuffisants pour les femmes qui constituent la population la plus vulnérable dans ces contextes urbains tendus.

André
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